Georges SAO/ février 10, 2018/ Non classé/ 0 comments

L’objectif de la politique en matière de concurrence est d’assurer un fonctionnement équitable du marché et, en particulier, de faire en sorte que l’accès au marché ne soit pas abusivement rendu impossible ou difficile. Les pratiques anticoncurrentielles comprennent un éventail d’activités, telles que le comportement abusif d’exclusion par une entreprise dominante, le refus de fournir certains produits ou d’accorder des licences aux conditions du marché, la fixation de prix excessifs, la conclusion d’accords verticaux entre fournisseurs et distributeurs et d’autres accords entre des entreprises aboutissant à une distorsion de concurrence sur le marché.

Il existe un lien étroit entre les droits de brevet et la concurrence qui, en termes simples, présente deux caractéristiques. D’une part, les législations relatives aux brevets visent à empêcher la copie ou l’imitation de produits brevetés et complètent ainsi les politiques de concurrence en favorisant un comportement équilibré du marché. D’autre part, les lois relatives à la concurrence peuvent limiter les droits de brevet en empêchant les titulaires de brevets d’abuser de leurs droits. En somme, l’expérience montre qu’une protection excessive ou insuffisante des brevets et de la concurrence peut aboutir à des distorsions commerciales. Un équilibre doit donc être trouvé entre la politique relative à la concurrence et les droits de brevet et cet équilibre doit permettre d’empêcher les abus de droits de brevet, sans annuler les avantages prévus par le système des brevets lorsque ces droits sont utilisés de façon appropriée.

La recherche de cet équilibre entre les objectifs inhérents aux brevets et à la politique en matière de concurrence est manifeste aussi bien dans le système des brevets que sous la forme du lien entre ce système et le droit de la concurrence.

  • Les principes fondamentaux du système des brevets ont été formulés précisément en vue de garantir que ce système encourage l’innovation tout en demeurant compatible avec des règles du marché équitables. Par conséquent, des clauses de sauvegarde et des limitations ont été introduites dans le système des brevets pour ne permettre la délivrance de brevets que pour les inventions les plus susceptibles de servir l’intérêt général et devraient exclure les brevets pour les inventions qui ne semblent pas intéressantes pour la société. Ces clauses de sauvegarde et ces limitations visent notamment le fait que la plupart des systèmes de brevets ne protègent que les inventions et pas les découvertes, la limitation des droits de brevet en ce qui concerne leur contenu et leur durée, l’existence d’exceptions aux droits conférés, ainsi que les conditions de brevetabilité qui empêchent la délivrance de brevets pour des inventions évidentes qui ne sont pas nouvelles.
  • Par ailleurs, le droit de la concurrence vise à empêcher un comportement indésirable du marché et, en particulier, les abus de position sur un marché. En ce qui concerne les droits de brevet, ce comportement englobe des activités allant au-delà des objectifs et de limitations fixées dans le cadre du système des brevets. De telles situations peuvent se produire, par exemple, lorsqu’une licence exclusive exclut totalement d’autres concurrents de l’accès au marché, en raison de pratiques de vente restrictives ou lorsque des droits de brevet débouchent sur la création d’accords horizontaux visant à fixer le niveau des prix.

Compte tenu de ce qui précède, les politiques en matière de concurrence ainsi que les législations correspondantes peuvent constituer un instrument important pour maîtriser les abus potentiels de droits de brevet et compléter les limitations inhérentes aux brevets.

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